La première manche de la coupe régionale de trial, qui compte six épreuves au total, s’est déroulée hier au lieu dit «chemin batterie» à Saint-Leu. Comme à l’accoutumée, cette discipline réputée pour être la plus spectaculaire mais aussi la plus exigeante du VTT, a réuni très peu de compétiteurs puisque 9 trialistes seulement ont répondu présent à l’invitation du Team Réunion Extrême.

C’est sur un parcours naturel comptant cinq zones de difficulté que les neuf compétiteurs présents hier dans l’ouest de l’île se sont affrontés sous un soleil radieux. Si l’organisateur de la manifestation, Gérard Oulia avait de quoi être déçu vu la faible mobilisation des adeptes de sensations fortes, il est néanmoins conscient que ce chiffre reste honorable quand on connaît la place du trial dans le VTT et le sport réunionnais. «A l’instar de la descente et du cross country, il y a un gros travail à effectuer au niveau du trial. C’est une discipline méconnue qui demande beaucoup de travail et les structures locales ne sont pas toujours adaptées pour accueillir les jeunes enfants désireux de pratiquer ce sport à la fois physique et mental» explique le président de TREX, club organisateur. Il est vrai que cette discipline peut paraître inaccessible pour bon nombre d’entre nous, vus les obstacles que doivent parfois franchir les athlètes. Car, et le président de la commission VTT au comité régional de cyclisme Jean Louis Paris tient à le préciser, le trial est une épreuve de franchissement. Qui dit franchissement, signifie par conséquent que l’équilibre, l’agilité et la force d’impulsion sont les qualités premières dont doivent faire preuve le trialiste. Mais c’est également une activité qui demande à la fois beaucoup de concentration et de la maîtrise de soi.

SENSIBILISER LE GRAND PUBLIC

Ce qui laisse entendre un travail assidu aux entraînement et un mental à toute épreuve, que ce soit face à l’adversité où à la précision qu’exige la discipline. Et c’est sur ce point que pêchent les clubs locaux. «Le VTT trial demande de la persévérance et un suivi constant. Hors, il existe très peu de techniciens de trial à part entière à la Réunion et les jeunes trialistes sont livrés à eux mêmes. Certains jeunes n’acquièrent pas toute la technicité requise à la pratique de ce sport et préfèrent abandonner pour se tourner vers les activités les plus connues liées aux deux roues», souligne le responsable technique Patrick Hoareau. Dans l’optique de sortir le trial de son isolement, la commission VTT va bientôt entamer une campagne de sensibilisation qui va reposer sur deux points. Le premier va consister à former des initiateurs aptes à inculquer aux jeunes enfants les bases du trial afin que ces derniers puissent s’adonner à leur passion en toute confiance. Le deuxième va consister à faire connaître la discipline au grand public et dans cette optique les épreuves de cross country seront désormais coupler à celles de trial. Ainsi, l’engouement engendré par le cross va servir de tremplin au trial et pourquoi pas devenir dans quelques années une des disciplines phare du VTT.
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OLIVIA BESSEAU, UNE SPORTIVE ACCOMPLIE

Seule féminine présente hier à Saint-Leu, la jeune Olivia Besseau pratique le trial depuis un an et éprouve une réelle passion pour cette discipline même si elle se sent un peu seule sur les parcours. Après des débuts au cyclisme, cette jeune collégienne de treize ans s’est tournée vers le trial attirée par toute la rigueur et la complexité de la discipline. Mais elle est loin de se cantonner au trial et diversifie au maximum ses activités afin de goûter à la joie et aux sensations engendrées par la spécificité de chacune. Si Olivia est «une touche à tout», elle pense néanmoins à persévérer dans le trial et pratiquer les autres disciplines comme loisirs. Cependant, comme beaucoup de ses camarades elle regrette le manque de cadres techniques capables de les accompagner dans leur ascension vers l’élitisme. «Au VCSJ, on n’a pas d’entraîneur et faute de suivi, notre marge de progression est restreinte. De plus, le trial nécessite un matériel spécifique qu’on trouve difficilement sur l’île» rajoute t-elle. En tous les cas, cette jeune Saint-Josephoise qui rêve de devenir pompier a tout l’avenir devant elle pour trouver sa voix. Et sa mère toujours sur le qui-vive veillera à que sa petite championne s’épanouisse au travers du sport et qu’elle ne privilégie pas sa passion au détriment de ses études.